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Destinations proches : un week-end à La Haye

Publié le 12/11/2025

Culture, style et touche d'exclusivité

Beaucoup connaissent et apprécient le charme pittoresque d’Amsterdam, capitale des Pays-Bas, et la modernité dynamique de Rotterdam, mais n’ont jamais visité La Haye. Quel dommage ! La troisième plus grande ville des Pays-Bas n’est pas seulement le siège du gouvernement et le cœur politique du pays, mais surtout un joyau urbain à l’atmosphère unique, alliant élégance, convivialité et air marin… La station balnéaire mondaine de Scheveningen, avec son Kurhaus emblématique et ses magnifiques plages, se trouve à seulement quelques kilomètres du centre-ville.

Temps fort culturel au Mauritshuis

J’ai commencé mon week-end par un temps fort culturel : le Mauritshuis. Cet élégant musée, joyau du baroque néerlandais, est situé juste à côté du Binnenhof, où siège le Parlement néerlandais. Le bâtiment lui-même, avec sa symétrie raffinée et ses reflets dorés sur l’eau, est une œuvre d’art à part entière. J’étais particulièrement impatient de voir le célèbre tableau de Vermeer, « La Jeune Fille à la perle ». Malheureusement, ce célèbre tableau était en exposition à l’étranger. J’ai d’abord été déçu… mais seulement pendant un court instant. Car le Mauritshuis est bien plus que Vermeer.

Je me suis finalement arrêté longuement devant un petit tableau : « Vieille femme et garçon avec des bougies » de Rubens. La lumière douce et vacillante qui illumine les visages des deux personnages semblait provenir d’une autre époque. On peut presque sentir la chaleur de la flamme, le silence de l’instant. Dans une autre salle, je suis tombé sur la monumentale « Anatomie du Dr Tulp » de Rembrandt, une œuvre d’une telle énergie et d’une telle précision qu’il est difficile de croire qu’elle a été peinte en 1632.

Déjeuner historique au club

Après tant d’esthétique, il était temps de passer à tout autre chose : un déjeuner dans la vénérable « Sociëteit De Witte ». Un ami, membre de ce club exclusif, m’avait permis d’y accéder, une occasion à ne pas manquer. Dès mon entrée, j’ai senti le souffle de l’histoire : hauts plafonds, murmures étouffés, hommes élégants avec des pochettes et femmes portant de discrets bijoux en perles. Le menu était classique, parfaitement exécuté, et m’a fait oublier le ciel gris à l’extérieur. Ici, on se croirait dans une autre époque et on a un aperçu de l’ancienne culture sociale européenne, qui perdure discrètement à La Haye.

L’après-midi, j’ai eu envie de faire du shopping. La Haye ne déçoit pas non plus dans ce domaine. Le « Passage », un palais commercial couvert datant du XIXe siècle, dégage une atmosphère parisienne. Les vitrines scintillantes reflètent des ornements Art nouveau. Ici, l’élégance traditionnelle se mêle au design moderne. Les amateurs de mode trouveront dans la rue Noordeinde le mélange parfait entre marques internationales et petites boutiques.

Histoire, charme et ouverture sur le monde

La soirée m’a apporté la preuve culinaire que les Pays-Bas n’ont pas, à tort, la meilleure réputation en matière de cuisine. Dans un petit restaurant près du Plein, avec des plafonds en bois et des bougies, j’ai dégusté une cuisine de saison savoureuse et créative. La propriétaire, une dame âgée drôle et charmante, m’a fièrement expliqué que tous les ingrédients provenaient de la région. Ce n’était pas un menu étoilé, mais il était plein d’âme, de chaleur et de saveur.

Plus tard, sur le chemin du retour vers mon hôtel, je suis repassée devant le Binnenhof. Les lumières se reflétaient dans l’eau, les silhouettes des bâtiments semblaient presque théâtrales. J’étais enchantée par les larges boulevards, les façades historiques et la noblesse tranquille de cette ville. Rétrospectivement, ma journée a été riche en promenades, en art et en conversations intéressantes. C’est peut-être ce mélange incomparable de culture et de sophistication qui rend La Haye si unique.

Et tandis que je me promettais de revenir bientôt (avec un peu de chance, lorsque la jeune fille de Vermeer sera de retour chez elle), je savais que ce week-end resterait longtemps gravé dans ma mémoire.

Par Lydia Mutsch